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Coronavirus : idéal bouc émissaire pour légitimer les sacrifices  

Le Covid-19 a bon dos ! États en banqueroute et économistes en déroute règlent leurs comptes au coronavirus, rendu responsable de l’hécatombe de presque 600 000 personnes (sacrifiées faute de soins cruellement défaillants du fait du démantèlement du système de santé immolé sur l’autel du capital par les successifs gouvernements devenus aussi habiles dans l’investissement du désarmement des budgets sociaux et hospitaliers qu’experts dans la militarisation des finances publiques), rendu comptable du carnage économique perpétré contre les moyennes et petites entreprises et les travailleurs, opérés dans le cadre d’une tentative planifiée de reconfiguration du monde. Dans ce nouveau rite sacrificiel inventé par le monde capitaliste en décadence, le système a érigé le microscopique et invisible coronavirus en symbolique victime expiatoire providentielle pour endosser le rôle de bouc émissaire, idéal coupable pour justifier l’immolation de l’économie et le sacrifice de plus d’un demi-million d’individus, sacrifiés en oblation au dieu le capital qui survit uniquement par la destruction des forces productives et les moyens de production, les guerres meurtrières et les génocides médicales pacifiques.

La «bouc émissairisation» va bon train. Chaque État, pour se dédouaner de son incurie dans la gestion de la crise sanitaire du Covid-19 et de la destruction économique sciemment planifiée, incrimine le coronavirus, jugé responsable de la catastrophe. Chaque gouvernement, réduit aujourd’hui à sa simple fonction répressive dans cette phase économique dépressive, à l’instar de nombreux États qui ont érigé la répression policière et l’embastillement, la mutilation et l’éborgnage (la France), sans oublier le confinement pénitentiaire, en système de gouvernance, s’exonère de sa responsabilité dans l’éclatement de la crise.

Même les intellectuels organiques (sociologues, philosophes, experts), ces prêtres des temps modernes, théologiens du capital, officiant au service de leurs États respectifs, se sont précipités pour remplir leur vénale mission d’endoctrinement rituelle, pour s’atteler servilement à cette basse besogne d’embrigadement idéologique accomplie à l’endroit des populations pour les arrimer et les asservir davantage à leurs potentats inamovibles, transfigurés en ces temps de sacrifices exécutés sur fond de  psychose collective et de sidération généralisée largement attisées et entretenues par les incendiaires médias pyromanes, en sauveurs suprêmes. Aussi, à force de matraquages médiatiques, de maquillage de la réalité, de maquignonnage de leur science médicale vénale corrompue par le capital, ces plumitifs de service, dont la fonction essentielle est de s’employer à manipuler l’opinion publique en faveur des pouvoirs constitués, ont-ils provisoirement réussi, par l’usage de la psychose débilitante, leur entreprise de conditionnement mental en enchaînant par la peur les populations à leurs gouvernants, la veille encore honnis et contestés, en passe d’être détrônés.

Pareillement, depuis le déclenchement de la pandémie, la servile corporation médiatique s’est-elle échinée sans rechigner à blanchir les Etats de leur culpabilité dans la décimation de presque 600 000 malades du Covid-19. Également, elle s’est appliquée obséquieusement à cautionner par cécité et complicité les pires mesures économiques dévastatrices, les pires attaques antisociales, les pires lois liberticides décrétées par les gouvernants contre l’ensemble de la population réduite au confinement pour lui faire avaler sa misère dans le silence de l’assignation à résidence et museler sa colère virale dans l’isolement de la séquestration politique. En ces temps de sacrifices médicalement non assistés, et des futurs sacrifices militaires, dans certains pays, les médias œuvrent obséquieusement pour appuyer les politiques belliqueuses des gouvernants en passe de fourbir leurs armes idéologiques et sécuritaires en vue de la prochaine opération de pacification pour neutraliser le turbulent ennemi intérieur (le peuple et non le virus), en vue de l’imminente conflagration armée mondiale. Mais aussi pour justifier l’armement outrancièrement indécent eu égard à la misère de l’immense majorité des populations précipitées aujourd’hui dans la paupérisation. Pour couvrir leurs entreprises idéologiques d’endoctrinement nationalistes et chauvines. Pour légitimer leur domination dictatoriale sur le pays. Pour épauler l’État (ce Léviathan des intérêts privés des possédants, affecté désormais exclusivement aux fonctions de la privation des libertés des « citoyens » et de la défense de l’ordre social vacillant des dominants) dans sa manœuvre d’obtention de l’adhésion des populations à ses politiques violemment antisociales et liberticides, opérées sous couvert de Covid-19. Pour absoudre ses sanglantes répressions exercées contre la population par ses forces de l’ordre. Pour occulter son rôle au service des dominants, les puissances impérialistes actuellement en proie à des tensions commerciales exacerbées, préludes aux conflits armés généralisés. En résumé, pour entretenir l’illusion sur la neutralité de l’État prétendument au service de toute la société, des intérêts généraux des « citoyens ».

En ces temps de sacrifices tous azimuts, dans cet univers dominé par le capitalisme mondialisé, béatement idéalisé et religieusement divinisé, nombre de pays sont animés par la même logique impérialiste. Particulièrement dans cette période de crise économique aiguë. Chaque pays, grand ou petit, est aiguillonné par cette irrépressible et impérieuse nécessité d’envahir un autre pays plus faible (le Vietnam n’avait-il pas envahi le Cambodge, l’Irak le Koweït, aujourd’hui, la Turquie se livre à des incursions en Syrie, en Libye, l’Égypte en Libye, Israël en Cisjordanie, etc.), pour résoudre à sa manière les contradictions de classes, le besoin de capital et d’espace vital, mais aussi pour détourner « son peuple » de ses préoccupations socioéconomiques vitales et l’entraîner dans des occupations belliqueuses et militaires.

La résurgence du nationalisme et du populisme ne s’explique pas autrement que par les menées guerrières actuelles et futures. Chaque État blinde idéologiquement sa population pour la préparer aux confrontations armées, aux interventions impérialistes. Et l’augmentation exponentielle des dépenses militaires dans tous les pays nous conforte amplement dans notre analyse. Les budgets de l’armement explosent au même rythme que les conditions de vie des populations implosent. Certes, le capital se livre une guerre économique inter-impérialiste exacerbée. Mais la guerre sacrificielle qu’il mène aujourd’hui contre les conditions de vie des peuples et des travailleurs est encore plus cruelle et sanglante.

Chaque État, succursale du capital mondial, partie intégrante du gouvernement capitaliste international, est réduit aujourd’hui à appliquer des politiques antisociales et antinationales. Chaque mesure économique est l’émanation directe de la direction collégiale du capital financier international. Dans cette phase de domination despotique impérialiste, l’indépendance économique et politique est une illusion, une imposture. Intégré dans une économie capitaliste mondialisée, chaque Etat est confronté à la même crise économique systémique, aux mêmes enjeux de basculements des orientations géostratégiques internationales, voire des renversements d’alliance, en œuvre dans tous les pays travaillés par ailleurs par des tensions politiques internes et une instabilité institutionnelle chronique.

Partout, les puissants despotes politiques et économiques nous infligent leur dictature tentaculaire, leur démocratie totalitaire ou caporalisée esthétisée par des mascarades électorales racoleuses et alléchantes. Les barons de l’économie et les maîtres de la finance nous imposent le dénuement, la misère, la clochardisation de nos conditions d’existence. D’Alger à Caracas, en passant par Paris et Washington, les gouvernants dictent les mêmes mesures d’austérité, décrètent des réformes inhumaines, instaurent des lois liberticides.

Aujourd’hui, dans cette période de crise sanitaire et économique, où chaque État a prouvé, par son incurie dans la gestion sanitaire du Covid-19, son incapacité à protéger sa population au plan médical et économique, son inaptitude à témoigner la moindre efficacité excepté dans sa fonction sécuritaire exécutée avec un déploiement de moyens répressifs sur fond d’une militarisation rampante de la société déjà matérialisée par le confinement despotique, plus que jamais s’impose la nécessité impérieuse,  pour le peuple opprimé, d’une transformation sociale.

Cependant, les peuples opprimés semblent soumis à la résignation et résignés à la soumission, confinés dans leur servitude volontaire et volontairement asservis au confinement. Le déconfinement de la combativité en vue de leur émancipation paraît hypothétique. Nous sommes à la croisée des chemins, au cœur d’une mutation socio-économique et politique historique. Tous les modèles économiques et politiques ont échoué, ont fait faillite. Pour les peuples opprimés, dans cette période critique, c’est le moment du Hic Rhodus, hic salta, « Ici est Rhodes, ici tu sautes ».

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