Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La statue de Sétif au statut contesté  

 

Dressée comme une divine déesse
Offerte au regard empli de tendresse
Comme à l’œil publiquement concupiscent
La statue de Sétif au corps magnificent
Trônant ostensiblement en plein centre-ville
Depuis maintenant une éternité
En toute controversée fraternité
Œuvre de l’époque génocidaire coloniale
Exhibant sa fierté dominatrice impériale
Et sa généreuse poitrine décrépite et sénile 

 

Cette célèbre statue coloniale féminine
A la silhouette diaboliquement coquine
Que le temps n’a point outragée
Ni abîmée, ni déformée, ni ravagée  

Avait subi des coups de boutoir à coups de burin
Non pour subir une artistique réfection insigne
Mais une violente grave agression indigne
Des mains d’un islamiste mais aliéné mutin 

 

Cet attentat à la pudeur sculpturale
Avait soulevé la réprobation des intellectuels
De l’élite algérienne toujours sensible
Au sort réservé aux œuvres d’art
Mais indifférente au destin du peuple
Qui mène une existence désœuvrée sans fard
En marge d’une classe opulente de cafards 

 

Commis par un illuminé mentalement dérangé
Pris d’une folie intempestive destructrice
Il s’est acharné comme un fanatique enragé
Sur cette symbolique muette créature factice
Qu’il avait pris pour une tentatrice séductrice
Au charme envoûtant et à la suavité corruptrice 

À moins qu’il se soit agi tout bonnement
D’une vengeance d’un amoureux éconduit simplement
Contre une femme farouchement réfractaire
A ses assiduités lascives d’homme solitaire
En quête d’une escapade romantique
Au mieux d’une passion amoureuse extatique 

 

Ce fait divers à l’époque politisé à outrance
Ne méritait pas autant de remontrances  

Ni autant de publicité et d’effets d’annonce  

Tellement son caractère pathologique
Était avéré par la preuve psychologique
C’était l’œuvre d’un illuminé dérangé
Mais point d’un islamiste équilibré
Animé d’un un projet politique
De destruction assumé et revendiqué 

 

Curieusement le sort d’une statue d’un Français
Suscite plus d’émoi que le sort du Statut de l’Algérien 

Le délabrement du statut socioéconomique
De l’Algérien ne soulève point de protestation 

Son statut saccagé laisse tout le monde de marbre
Contrairement à cette célèbre statue de pierre 

Il ne soulève ni indignation, ni contestation
Ni soulèvement, ni révolte, ni révolution 

 

La stature de l’Algérien de toute part se délite
Sa vie de partout silencieusement se lézarde
Dans l’indifférence éloquente de l’élite
Qui jamais politiquement ne se hasarde
A œuvrer pour le bien du petit peuple
Mais à se peupler d’indigestes œuvres
Plus dignes d’intérêt à son bourgeois goût
Que le peuple qui lui inspire du dégoût 

 

En vrai cette orpheline statue de l’époque coloniale 

Œuvre du sculpteur français Francis Saint-Vidal 

Qui a subi les coups de folie d’un vandale 

Abandonnée par sa famille française naturelle
Chassée par la grande famille révolutionnaire
Algérienne dans un sursaut de soulèvement salutaire
Est devenue depuis l’indépendance une incongruité

 

Dans un pays censé s’être affranchi de la servilité
Elle symbolise la perpétuation de l’occupation
Non pas du pays mais des esprits et des mentalités 

Favorisée par un pouvoir imposant encore sa domination 

Sa colonisation du pays et sa tyrannie sur la société 

Les véritables vandales du statut humain de l’Algérien 

Qui démolissent chaque jour socialement sa dignité 

Sont épargnés par cette pleurnicheuse élite de vauriens 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :